Il faut faire connaître la géothermie

L'Association des professionnels de la géothermie (AFPG) vient de publier la première étude qui fait le bilan de la situation de l'énergie géothermique.

En France, pour l’année 2011, les résultats montrent une nette progression (doublement de la puissance installée en 6 ans). Christian Boissavy, le président de l'AFPG, précise également qu’ « annuellement, la géothermie produit 440000 tonnes d'équivalent pétrole et permet d'éviter l'émission d’ 1 million de tonnes de CO2. Cette source d'énergie chauffe 455000 équivalents logements (soit plus d’ 1,8 million de personnes). Et le secteur représente un chiffre d'affaires de 550 millions d'euros avec 4200 emplois directs, soit environ 6 % des emplois dans les énergies renouvelables en France ».

La filière géothermique française dispose également de nombreux atouts : une expertise reconnue de ses industriels et bureaux d'ingénierie, une ressource variée et abondante sur tout le territoire et un soutien gouvernemental. Mais, même s'il s'agit d'une énergie propre, disponible 24 heures sur 24, qui ne subit aucun aléa saisonnier, la géothermie manque encore de notoriété. Elle est très méconnue du grand public : seules 25 % des personnes interrogées citent spontanément la géothermie dans les énergies renouvelables.

Une réglementation inadaptée ?

Les permis sont trop longs à obtenir, en dépit d'efforts faits par l'administration. La réglementation est inadaptée. En effet, le nombre et la diversité des textes en vigueur compliquent grandement la réalisation d'installations. Il est nécessaire de simplifier les démarches.

Pour l'heure, les forages d'une profondeur supérieure à 100 mètres sont soumis à autorisation, ce qui rallonge énormément les délais et décourage d'éventuels opérateurs. Les professionnels demandent que la profondeur soit portée à 200 mètres.

Des objectifs difficilement atteignables dans de telles conditions.

Pour l'heure, le nombre d'installations ne serait pas suffisant pour atteindre les objectifs fixés pour l'année 2020 : au rythme actuel, le parc représenterait 4000 MW au lieu des 6500 MW prévus. Le soutien gouvernemental a été réaffirmé par Delphine Batho, qui a confirmé la pérennisation, au-delà de 2013 du Fonds Chaleur. La ministre a même déclaré aux professionnels réunis en colloque qu'elle allait « étudier les conditions de la montée en puissance de cet outil dans le cadre de la transition énergétique ». De quoi rassurer les différents acteurs de la filière.